Sujet: Un pas de côté [pv Everest] Mar 23 Fév - 22:43
Bon les choses commençaient à rentrer dans l’ordre. Bon je n’avais toujours pas récupéré ma mémoire, mais je savais que j’avais ressuscité car j’étais devenu le Gardien de l’eau. Puis je n’étais pas seul, Dastàn était le Gardien des forêts et ensemble nous avions trouvé la Gardienne du feu… bon il y avait aussi cette prophétie nous concernant qui n’était pas des plus réjouissante. Nous allions probablement devoir lutter contre le Mal quitte a y laisser définitivement la vie. Mais en attendant je continuais ma vie à l’école de magie et ça, grâce à Everest. Il me logeait dans ses appartements privés, continuait de m’entraîner et de me former… je lui devais énormément. Puis sans que je ne veuille l’admettre, tout ce temps passé en sa présence, je m’étais attaché à lui, plus que de raison. Mon cœur s’emballait lorsqu’il s’approchait de moi, je me sentais bien lorsqu'il était là et quand il ne l’était pas, il restait toujours dans un coin de ma tête… pourtant il était Fondateur, plus âgé, j’étais son ancien élève et son protégé, autant de barrières et de raison de l’oublier.
Mais malgré tout, je tenais néanmoins à le remercier pour tout ce qu'il faisait pour moi. Alors ce soir, pas d’entraînement, ni de recherches, ne même pas être à l’école de magie. J'avais trouvé un petit bar sympa qui faisait aussi de la restauration au cas où il ait un petit creux. Je m’étais arrangé avec son adjoint pour qu’il s'occupe de tout en son absence et qu’on ne soit pas dérangés. Je n’avais pas pu prévenir le principal intéressé. Avec son emploi du temps de ministre, il aurait trouvé mille et une excuses. Alors lui qui m’avait promis de toujours être la pour moi… je me plantais devant le bar et me mis a hurler,
-Everest ! A l’aide! Au secours !
Mon hurlement fit sursauter des passants qui me fusillerent du regard. Puis un halo lumineux me montrant que mon idée avait marché. Mais maintenant qu’il était là, du haut de son maître quatre vingt dix et qu’il allée rendre compte qu’il n’y avait pas de danger, je faisais moins le malin…
Bon avant que tu ne te fâches, saches que c'est une invitation à passé la soi avec moi dans ce bar pour te détendre. J’ai vu avec ton adjoint qui a pris sa soirée pour s’occuper de tout a l’école et en toute honnêteté, franchement, tu te serais pointer pour une invitation si je te l’avais justement gentiment proposé ?
Enchainais-je avec un sourire mi coupable mi heureux de le voir. Espérant qu’il ne se fâche pas. Je tendais mes bras vers l’entrée du bar pour focaliser son attention
Allez au moins un verre maintenant que tu es là ! S’il te plaît pour moi, parce que ça me tiens à cœur…
Lui dis je en lui faisant la moue, espérant l’attendrir, lui qui avait dû en voir bien d’autres des tentatives de séduction et de corruption. Mais c’était pour lui, parce qu'il méritaient soirée tranquille.
Les gardiens étaient de retour, et Valentin était l’un deux. En apprenant ces dix petits mots, Everest avait eu l’impression de perdre pied. Lui, le Fondateur Suprême, le leader du Conseil Blanc ; lui qui passait ses journées à calculer, à établir des stratégies, à bouger des pions sur un échiquier de la taille du monde magique – lui, Everest Coben à l’égo surdimensionné, qui n’avait rien vu venir. C’était une belle leçon d’humilité pour le tri-centenaire qui pensait que plus rien ne pouvait le surprendre : juste sous son nez, la magie avait repris ses droits les plus stricts et transformé deux de ses anciens étudiants en créatures de légende. Et même s’il l’avait voulu, il n’y avait rien qu’il aurait pu faire pour changer ça. Comme si sa relation avec Valentin n’était déjà pas assez compliquée, depuis que le jeune homme avait emménagé dans ses quartiers privés à l’école de magie. Valentin, envers qui il…
Le flot de ses pensées s’interrompit brutalement alors qu’une voix résonnait soudain dans son esprit avec une clarté saisissante. Quelque part, Valentin avait besoin de lui et criait son nom. Sans réfléchir d’avantage, Everest lâcha tout ce qu’il était en train de faire et disparut dans une myriade de lumières bleutés. La téléportation dura moins d’une demi-seconde mais lorsque son corps se reforma, le Fondateur était prêt au combat ; et si quiconque avait osé toucher ne serait-ce qu’à un cheveu du jeune homme, alors ils auraient à faire à lui ! Avant même de comprendre où il était, Everest avait levé les poings, les faisant crépiter d’énergie, prêt à en découdre.
Pourtant, Valentin allait parfaitement bien. Et au lieu de faire face à une horde de démon, les deux hommes étaient simplement devant un petit bar coquet. Abasourdi par cette supercherie, Everest baissa les poings et fit taire ses crépitements d’énergie-orbing pendant que le jeune homme lui exposait son plan machiavélique. « Je vais te tuer. » lui lança-t-il pour toute réponse, la mâchoire encore toute contractée par la frayeur qu’il venait de lui faire. « Tu connais l’histoire du garçon qui criait au loup ? Ça s’est très mal fini pour lui ! Ne refais jamais ça. »
Mais comment rester fâché face à cette bouille ? La moue de Valentin était si désarmante qu’il se sentit fondre, balayant toute colère en quelques secondes. « Valentin, je peux pas… J’ai des responsabilités… » Il s’interrompit, poussant un soupir. Ses yeux passaient du jeune homme jusqu’au bar, et son esprit était en proie à une bataille interne perdue d’avance. Il n’arrivait pas à croire les mots qui s’apprêtaient à sortir de sa bouche. « Bon, ok, un seul verre. C’est bien parce que c’est toi. » Il fallait agir vite, avant que sa conscience ne reprenne le dessus et qu’il ne change d’avis. Il glissa la main dans le dos de Valentin pour le guider avec lui à l’intérieur du bar et leur trouva une petite table près d’une scène encore inoccupée. « Alors ? Qu’est-ce que ça fait d’être un Gardien ? » dit-il avec un sourire en coin pour lancer la conversation.
Valentin Wilson
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Ven 26 Fév - 23:15
Everest posa un simple regard et je compris très vite que mon idée de crier à l’aide pour le faire venir était une mauvaise idée. Les mots claquèrent entre ses dents et mon cœur manqua un battement. C’était bien a première fois que je l’énervais et il ne fallut que son exemple du jeune qui criait au loup pour comprendre que je l’avais inquiété et que je ne devais pas me servir de son dévouement pour ce genre de fin... a ce moment, j’étais comme un chiot qui baisse les oreilles et le regard quand il se fait disputer. Je me sentais idiot d’avoir fait ça, même si l’intention de base était bonne. Mais comme je l’avais prévu, il commença a se chercher des excuses alors j’accentuais un peu plus mon air de chien battu. Je voulais vraiment passer cette soirée avec lui hors de l’école, des responsabilités, des entraînements... parce que même si je refusais de l'admettre, j’aimais chaque moment passé avec lui, je me sentais totalement en confiance et je m’autorisé à baisser les barrières.
Je finis par l’emporter. Un verre... oui jusqu’au suivant, je ne comptais pas e lâcher, je mettais donné assez de mal pour tout gérer en amont et puis mince, il pouvait se téléporter en moins d’une seconde si il y avait une urgence. Sa main se posa dans mon dos, un frisson me parcouru l’échine et nous entrames dans le bar. J’étais sincèrement heureux qu’il est finalement craqué. Alors qu’on s’installait, il me demanda de que ça faisait d’être un gardien,
-oh je nage dans le bonheur...
Lui repondis-je en référence à ma fonction aquatique, puis une fois assis je poursuivi,
-bon on est enfin les trois gardiens réunis, on a une prophétie sur les bras, mais en vrai, on n’est pas plus avancé,... mais bon on n’est pas là pour se prendre la tête avec tout ça ! C’était quand la dernière fois que tu as pris du temps pour toi ?
Everest était un monstre de travail, il n’arrêtait jamais. Bon je savais que du a son rang et son poste cela lui demandait du temps et beaucoup de responsabilités, mais quelques heures volées comme ce soir ne pouvait pas être mal, il y vit d’autres Fondateurs même si ils n’étaient plus nombreux. Puis l’idée de l’avoir rien que pour moi ce soir me traversa l’esprit, ce ne fut pas désagréable comme sensation mais je me perdait un peu trop loin... je sentais le rouge moter, heureusement le serveur arriva,
-un gin tonic s’il vous plaît.
Plus je laissais Everest prendre sa commande. Lorsque le serveur partie, je plongeais mon regard dans ses magnifiques yeux puis en me montrant parfaitement sincère je lui demandais,
-tu t’occupes sans arrêt de tout le monde, mais toi, comment tu vas?
Ce n’était pas une formule de politesse, son bien-être m’importait vraiment. Parce que je tenais à lui, sans doute plus que je ne le devrais, mais je voulais qu’il soit bien, tout simplement.
Assis face à Valentin, Everest ne pouvait s’empêcher d’admirer les détails de son visage, du coin rieur de ses yeux jusqu’à ses commissures de lèvres. Le Fondateur pouvait sentir son corps se relâcher, comme si la pression qui pesait sur ses épaules et contractait tous ses nerfs disparaissait peu à peu. Temporairement, au moins, l’espace de quelques instants volés en la compagnie du jeune homme. Il étouffa un rire en l’entendant faire une plaisanterie douteuse sur le fait qu’il nageait dans le bonheur, et l’écouta attentivement décrire les avancées qu’il menait avec les autres Gardiens.
Everest connaissait déjà Dastàn, dont la découverte des dons avait laissé dans son bureau le même chaos que les pouvoirs de Valentin à l’époque où il l’avait retrouvé dans une chambre d’hôtel miteuse. Là était la véritable nature de leurs pouvoirs élémentaires : puissants, sauvages, indomptables. Si le Fondateur se réjouissait de pouvoir compter sur le soutien des Gardians dans la guerre contre les Forces du Mal, il devait bien avouer être inquiet quant aux conséquences que tout cela aurait sur Valentin. Cela représentait énormément de pouvoir pour un garçon à la mémoire évasive. Il se racla la gorge, cherchant les bons mots pour traduire ses pensées sans avoir l’air d’essayer de brider le jeune homme. « Écoute… Sois prudent avec tout ça, d’accord ? Ce genre de magie ancestrale, c’est souvent imprévisible. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive… » Il s’interrompit, planta ses grands yeux bleus dans ceux de Valentin, embarrassé par ce flot d’affection qui lui avait noué la gorge à l’idée de le perdre. « Je veux juste que tu fasses attention, c’est tout. »
Heureusement pour lui, le serveur arriva pour prendre leur commande. Le grand brun profita de ces quelques secondes de répit pour reprendre consistance et se redresser fièrement. « Un scotch pour moi. » Son accent anglais avait été gommé par les siècles mais ressortait parfois involontairement sur certains mots qui lui rappelaient sa terre natale.
Puis vint la question qu’il détestait le plus au monde : Valentin voulait savoir comment il se sentait. « Ça va. » répondit-il simplement de manière évasive, le regard détourné vers le bar. Un silence gênant s’imposa alors, et il tapota nerveusement la table avec deux doigts. De toute évidence, Valentin ne le laisserait pas s’en tirer avec une si mauvaise réponse. « Un peu dur en ce moment. Tous ces réfugiés magiques qu’il faut accueillir à l’école, c’est un cauchemar. Et la situation en Californie est toujours aussi préoccupante… » Les combattants des Fondateurs peinaient à rétablir l’ordre dans ces territoires désormais contrôlés par la Source. « Heureusement, tu es là ! » dit-il pour changer de sujet. C’était pourtant vrai. Sa vie avait changé du tout au tout depuis que Valentin s’était installé chez lui, et même s’ils ne faisaient la plupart du temps que se croiser, la simple présence du jeune homme avait suffi à apporter un peu de lumière à ses journées trop sombres.
Le serveur leur apporta alors les commandes et Everest s’empressa de lui glisser discrètement sa carte de crédit pour le reste de la soirée. Pour tout ce que Valentin faisait pour lui, payer leur consommation était la moindre des choses. Une fois parti, il tendit son verre au jeune sorcier, comme pour trinquer, et feignit la surprise. « Mince, j’ai oublié de demander un glaçon. Tu m’aides ? » Un sourire au coin des lèvres, il peinait à garder un visage impassible face à cette requête stupide destinée à forcer Valentin à s’entrainer même dans leurs instants de détente.
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Mar 2 Mar - 19:06
Nous étions attablés tous les deux, un peu en retrait. J'étais content qu'il est accepté malgré le coup que je lui avait fait, qui ne se voulait pas méchant. Ici, en cet instant, avec lui dans ce bar, j'étais simplement moi. Un instant simple sans être l'amnésique, le gardien de l'eau, le mec ressuscité... J'avais presque l'illusion que j'étais ordinaire. Mes yeux se posaient sur le Fondateur et je sentais mon coeur se mettre à battre un peu plus fort, une chaleur douce qui monte petit à petit, une sensation que je commence à connaître et qui n'arrive que lorsqu'il est là. Je voix ses yeux océaniques, son sourire éclatant, sa carrure large et sa voix rauque et profonde, tout en lui me faisait vibré sans que je n'en dise mot. Parce qu'il était le genre d'homme inaccessible, tant par son statut de fondateur que par qui il était. Il faudrait être fou pour se dire qu'une homme comme lui pourrait s'intéresser à un homme comme moi. Je déglutissais alors qu'il me faisait comprendre qu'il fallait que je reste prudent avec mes nouveaux pouvoirs. Je hochais positivement de la tête. De toute façon je n'étais pas du genre à faire usage de la magie avec légèreté et ces pouvoirs m'impressionnaient encore beaucoup trop.
Promis Everest je me montrerai prudent...
Cela me faisait toujours bizarre qu'il veille autant sur moi depuis notre rencontre, non pas que ça me déplaisait, mais cela m'intriguait, je ne comprenais pas. J'étais son ancien élève certes, mais était-il ainsi avec tous ces élèves ou est-ce que c'était moi qui me faisait des idées? Bien que ses inquiétudes étaient très certainement fondées. A part Alessia qui avait déjà des pouvoirs en lien avec ses pouvoirs d'avant, Dastan et moi on repartait de zéro et puis aucun de nous trois ne parvenait encore à contrôler toute la puissance qu'il avait en lui... Puis il m'avoua qu'il allait bien, machinalement je levais un sourcil, perplexe. Il ne s'attendait tout de même pas à ce que je me contente de si peu? Mais il semblait lire en moi, le voilà qui se mit tout de même a développer. J'étais heureux qu'il accepte de se confier un peu à moi, alors que d'ordinaire, c'est moi qui me confié à lui. Il me fit part de tout ce qui pouvait bien évidemment lui peser. La Source avait la main mise presque pleine sur le monde et son avancée qui ne cessait... Tous les réfugiés que cela engendrait et dont il se sentait responsable... Heureusement que j'étais là?! Je fus quelque peu surpris, moi qui avait parfois l'impression d'être plus un fardeau qu'autre chose...
C'est normal, tu pourras toujours compter sur moi, soies-en sur!
Lui répondis-je avec un grand sourire. Je lui devais tellement, que j'étais prêt à tout. Pas seulement parce que j'avais la sensation de lui être redevable, mais aussi parce que l'appréciais tellement. Puis alors que nous venions d'être servi, il me fit signe pour des glaçons. Je levais les yeux au ciel, faisant semblant d'être exaspéré puis je lui lançais,
Que deviendrais-tu sans moi...
Puis je pointais mon doigt au dessus de son verre. Il ne fallut que quelques secondes pour que deux glaçons se mettent à flotter à la surface de son breuvage. Le bord du verre encore marqué par la buée suite au brutal changement de température. Grâce aux entrainements de Everest et à la discipline qu'il m'inculquait, je progressais tout de même dans la maitrise de mes pouvoirs, même si il y avait encore des pertes de contrôle récurrentes...
Everest, toi qui est un Fondateur, comment tu as fait, comment tu fais pour garder autant le contrôle sur toute la puissance qui a en toi?
Le regard fasciné d’Everest observait les glaçons se former à la surface de son verre, un rictus satisfait au coin des lèvres. Il se souvenait encore de la difficulté qu’avait eu Valentin à prendre le dessus sur sa cryokinésie, du mur de glace qui l’avait balayé lorsque son pouvoir avait explosé en plein milieu des cachots de l’école de magie. Le jeune homme avait fait du chemin en si peu de temps. Il était devenu un Gardien, et ses pouvoirs avaient grandi. Everest, lui, restait le même, comme figé dans un marbre éternel. Il glissa sa main contre celle de Valentin pour effleurer le bout de ses doigts encore froids. De son troisième œil, qui lui permettait d’entrevoir les auras et leur énergie magique, il pouvait presque encore distinguer les étincelles du pouvoir immense qui se révélait peu à peu chez son nouvel hôte.
Everest releva la tête, les mots de Valentin le ramenant à la réalité. Il lui rendit son sourire, perdu dans l’instant présent, dans la beauté de ses yeux, dans la finesse de ses traits angéliques. Valentin plaisantait, se demandant ce qu’il ferait sans lui, mais Everest n’avait même plus envie de le savoir. Si ces dernières semaines avaient révélé quoi que ce soit, c’était qu’Everest était capable d’égoïsme : combien de fois s’était-il laissé allé à imaginer Valentin à ses côtés, rien qu’à lui ? De telles inepties ne pourraient jamais exister, et il haïssait cette part de lui qui n’avait de cesse de lui imposer ce fantasme impropre à son rang et ses responsabilités. Pourtant, dans l’instant présent, loin de son bureau, un verre à la main et Valentin assis face à lui, il se laissait peu à peu glisser dans ce monde idéal, dans cette fantaisie qui n’existerait jamais. De son pouce, il caressa le dos de la main du Gardien. « Je ne veux jamais le découvrir » répondit-il enfin.
Sa question suivante lui arracha un sourire amusé. « Ma puissance ? » Il se pencha en avant, l’air complice, comme pour lui murmurer un secret. « Ne le répète à personne : je suis loin d’être aussi puissant que les gens l’imaginent. » Everest se laissa aller à un petit rire rauque. « L’essentiel de mes pouvoirs est passif ou défensif… Pas de quoi retourner une montagne. Mais c’est l’avantage de la vie éternelle : je peux alimenter ma propre légende et laisser le temps faire son œuvre, pour me rendre bien plus effrayant dans la pensée collective que je ne le suis réellement. »
Il se renfonça dans son siège, presque surpris de s’être laissé aller à cette confidence. Il le fixa à nouveau. Valentin avait ce talent unique de faire tomber ses propres barrières. Il se mordilla le bout de la lèvre. « Toi, par contre… » Le Gardien n’aurait jamais besoin de prétendre, de se grandir auprès d’autrui pour prétendre à plus d’autorité que la nature ne lui en avait donné. « Si seulement tu pouvais voir ta propre aura. » Everest se souvenait encore avec netteté de tout ce potentiel brutal qu’il avait lu en lui. « C’est une question que tu te poses souvent ? L’étendue de tes pouvoirs est potentiellement immense… Ça te fait peur ? » La question sous-entendue était sur le bout de ses lèvres mais Everest la retenait pour ne pas écraser Valentin sous le poids de prophéties vieilles de millénaires. Est-ce que tu te sens prêt à faire face à ton destin ?
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Sam 6 Mar - 21:27
Je bu une gorgée de ma boisson, nous étions enfin installé et je commençais réellement à me détendre. Mes yeux ne quittaient plus Everest. C'est comme si tout le reste disparaissait peu à peu, s'évanouissait. J'aimais ces moments qui n'appartenaient qu'à nous, que ça soit en entraînement, dans ses appartements ou encore ici. Une part de moi savait que ce n'était qu'illusoire, que ce que je nourrissais à son égard avec de plus en plus de force n'était qu'à sens unique. Que jamais un homme comme lui pourrait voir son coeur battre comme le mien battait en cet instant. Mon esprit divaguait, rêvasser à plus. Lorsqu'il me dit qu'il ne préférait pas imaginer ce qu'il pourrait faire sans moi, que sa main vint se poser sur la mienne. Comme une décharge électrique, un frisson qui me parcourut quand je sentis son doigt caresser ma peau. J'avais envie qu'il prolonge cette caresse ma main, mon bras, mon corps tout entier. Mais non, juste son pousse sur le dos de ma main. C'était anodin et pourtant, mon esprit voulait y voir un signe, mon coeur un espoir, comme un jeune garçon à qui l'on promet la lune et qui y croit. Alors que la raison me hurle que tout cela est impossible, une illusion. Je bois une autre gorgée, espérant ainsi ravaler mes désirs alors que son sourire vient emmener mon coeur au bord de mes lèvres.
Il se penche vers moi, je rougie. Dans un autre monde, je me serais approché à mon tour et j'aurais sans doute coller mes lèvres aux siennes, mais là, je me contente juste de tendre l'oreille. Il me dit qu'on lui prête bien trop de puissance et qu'en réalité, ce ne sont que des rumeurs. Je hausse un sourcil, l'air étonné et surtout je fais une petite moue,
-tu ne m'auras pas avec ta modestie Everest, je t'ai eu en entrainement, je t'ai déjà vu à l'oeuvre, tu es beaucoup plus fort et puissant que tu ne veux bien l'admettre...
Pourquoi ne pas le reconnaître? Réelle ou fausse modestie? Humilité? Ne pas vouloir passer pour quelqu'un d'arrogant? Mais il détourne bien vite la discussion sur moi. Je détourne le regard, je n'aime pas être le centre de l'attention, et encore plus à propos de ça. Je comprends à mon tour ce besoin de ne pas en dire trop. Alors que je sens ses yeux posaient sur moi, je me sens toute chose. J'ai envie de glisser sous la table. Puis les mots glissent et les questions viennent, me percutent. Je sens ma gorge se nouer. Alors avant de répondre, sentant mes joues rouges écarlates, je bois une gorgée de courage. Puis je remonte à nouveau mon regard dans le sien. Qu'il est beau, ses traits, ce bleu si intense,... J'en oublie presque que je dois lui répondre. Je me reprends un peu alors, tentant de garder le peu de constance qu'il me reste,
-Oh euh... Oui, j'avoue que c'est assez terrifiant. Lorsqu'on a rencontré Alessia, a notre premier contact physique, on a eu une vision des premiers gardiens qui utilisaient leurs pouvoirs et leurs puissances pour créer le monde... J'ai senti l'énergie qui émanait d'eux, c'était époustouflant, mais terrifiant... si je veux être honnête, oui ça me fait peur...
Le Gardien de l'eau mort de trouille devant l'étendu immense de ses pouvoirs, comme face à un océan dont on ne voit pas de rivage... Un comble quand même. D'autant que j'étais une proie car certains êtres seraient prêt à tout pour obtenir cette puissance. Mais je voulais surtout m'en montrait digne. Je bu une gorgée alors et je haussais les épaules,
On change de sujet tu veux bien? Pas de Gardien, de Fondateur,... Juste toi et moi ce soir, après tout je t'ai kidnappé pour que tu te détendes!
Dis-je en rigolant doucement pour essayer de détendre tout ça. On passait nos journées à se préoccuper de ça. Ce soir, je voulais être simplement Valentin et que lui se contente d'être simplement Everest. Est-ce que c'était trop demandé? Peut être. Je me demandais parfois comment était ma vie d'avant, celle dont je ne me souvenais pas. Quand je n'étais qu'un simple sorcier parmi tant d'autres. Me vint alors une idée... J'eus un petit sourire en coin, faisant tourner mon doigt en cercle sur le rebord de mon verre..
J'ai une idée, pour qu'on évite de tomber dans le formel... Action ou vérité?
Allait-il accepter le challenge? J'avais sans aucun doute parler une fois de plus trop vite. Il allait peut être me prendre pour un gamin. Mais au moins cela rendrait notre échange un peu plus léger. Je voulais el voir rire, sourire, qu'il passe un bon moment, qu'il ose s'amuser. Je ne savais pas si cette idée était la meilleure, mais j'avais envie de tenter. C'était instinctif et totalement irréfléchi. Parfois il fallait laissé tomber la raison et sortir de ce qui était convenablement attendu... Une part de moi était content de cette idée, une autre terrifiée...
Everest écoutait Valentin chanter ses louanges et fronça les sourcils, gêné par les talents que lui prêtait le jeune homme. Lui-même ne s’était jamais vraiment vu de la sorte. Certes, les siècles lui avaient permis d’asseoir la maitrise de son pouvoir télékinétique au point de le rendre létal, mais le développement de ses décharges d’énergie était encore tout récent, et il n’avait pas encore pu mesurer l’étendue de sa force de frappe. Le Fondateur était avant tout un technocrate, un professeur chargé de la gestion de l’école de magie, un politicien ancré dans les rouages du Conseil Blanc. Il n’avait plus été un soldat depuis son sacrifice lors du débarquement de Kinsale en 1689. « Je reste une créature des Cieux. Le combat n’est pas ma destinée, et je ne participe aux batailles qu’en dernier recours… »
A mesure qu’il buvait les paroles de Valentin sur la réunion des gardiens et leur vision partagée, Everest pouvait lire sur son visage un mélange d’excitation et de peur. Il ne pouvait que compatir : imaginer que son ancien étudiant, sans ses pouvoirs originels ni le moindre souvenir de son ancienne vie, se retrouve désormais à jongler avec le sort du monde sur les épaules… C’était aussi enivrant que terrifiant, si ce n’est plus. « N’aies pas peur de qui tu es. J’aimerai que tu sois capable de te voir comme je te vois. Peut-être que ça t’aiderait à réaliser à quel point tu es… époustouflant. »
Le jeune Gardien voulait changer de sujet, et Everest ne pouvait pas lui en vouloir : ce nouveau destin qui se présentait à lui devait bien assez occuper ses journées pour qu’il ait besoin d’influencer ses soirées aussi. Et puis, Everest devait bien admettre qu’il aimait beaucoup cette idée de ne plus être Fondateur, ne serait-ce que pendant quelques heures. Peut-être pourrait-il enfin relâcher la pression et s’amuser vraiment pour la première fois depuis… A vrai dire, il ne se souvenait pas de la dernière fois qu’il s’était amusé sans l’école et la guerre en arrière-pensée. « D’accord, tu as raison. » Il tendit sa main droite vers Valentin, comme pour se présenter, un sourire amusé au coin des lèvres. « Everest Coben, enchanté. Juste un homme parmi tant d’autres. »
Il porta son verre à ses lèvres et réalisa que, tout absorbés qu’ils étaient à leur conversation, ils en avaient oublié de trinquer. Il leva son scotch dans la direction du jeune homme. « J’aimerai trinquer à cette belle soirée qui s’annonce, en excellente compagnie qui plus est. Merci de m’avoir trainé en dehors de mon bureau, j’en avais bien besoin. » Avec avoir entrechoqué les boissons, il avala un peu de courage liquide et laissa l’alcool commencer à balayer ses inhibitions. Everest Coben, juste un homme parmi tant d’autres, se répéta-t-il mentalement avec délectation. Vint alors l’idée de Valentin, qui le prit par surprise mais s’annonçait déjà pleine de promesse. Ce genre de petit jeu était exactement ce dont il avait besoin pour relâcher la pression pour de bon. « Tu sais déjà tout de moi, non ? Alors je vais prendre l’action. » Il ne parvint pas à balayer l’air diaboliquement amusé qu’avait adopté son visage en prononçant les mots suivants. « Mais je ne serai pas le seul à jouer : qu’est-ce que ce sera pour toi, action ou vérité ? »
Valentin Wilson
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Mer 10 Mar - 8:30
Everest savait trouver les mots justes pour m'apaiser et me rassurer. Il savait comment me faire sourire en une phrase, me calmer en un regard ou me faire rougir en un geste. Bien qu'il n'avait pour sur pas la moindre idée de l'effet qu'il me faisait. J'écoutais ses paroles, je sentais bien qu'il était sincère, mais pour moi, il avait tout d'un être exceptionnel et bien plus grand qu'il ne laissait l'entendre. Je l'avais déjà observé le soir, à son bureau dans ses appartements privés, c'était un bourreau de travail. Un tacticien hors paire et un fier combattant. Il n'était pas ce bureaucrate en retrait qu'il semblait prétendre. Tout du moins, ce n'est pas ainsi qu'il agissait dans les faits, bien plus au devant de la scène. Sa voie rauque résonnait dans mon oreille comme une douce caresse, je pourrais l'écouter parler durant des heures. Le rouge me montant un peu plus aux joues lorsqu'il m'identifia comme époustouflant. J'avais l'impression de me faire des idées à chacune de ses phrases, projetant sans doute trop mes propres désirs... Je ris et saisit la main qu'il me présentait pour la serrer alors qu'il imitait une nouvelle rencontre pour un nouvel homme.
-Enchanté Everest Coben juste l'homme parmi tant d’autres, Moi c'est Valentin l'autre homme parmi tant d'autres...
C'était futil et quelque peu absurde, mais cela m'avait fait rire et surtout du bien de le prétendre ne serait-ce qu'un court instant. Je lève ensuite mon verre, écoutant son toast, cognant mon verre au sien dans un bruit cristallin. Je rigole à nouveau doucement en reposant mon verre,
Mais je t'en prie, si c'est ça je vais te kidnapper plus souvent...
Lui répondis-je en lui faisant un petit clin d'oeil. Mon esprit se perdait et divaguait au moment même où je prononçais ces paroles. M'imaginant l'emmener dans un chalet perdu en pleine montagne, sur une île paradisiaque isolée en plein océan,... ces choses qui n'arriveront que dans cette imagination débordante et qui resserraient malgré moi mon coeur. Puis ces grands yeux dans lesquels je pouvais lire la surprise lorsque je lui proposais ce petit jeu pour pimenter un peu cette soirée. Savoir tout de lui? je ne demandais pas mieux, il y avait encore tellement de chose que j'ignorais. Mais il avait choisit action. Ce n'était pas les idées fugaces qui manquaient, mais rien que je n'oserais lui demander. Mais à le voir ainsi à ma merci devant moi, ses lèvres, sa peau,... non il fallait que je me saisisse, ce n'était pas le moment. Je me raclais la gorge. Regardant autour de moi ce que je pouvais bien lui donner comme gage. Il n'y avait pas beaucoup de monde, c'était plutôt calme. Il fallait que ça reste bon enfant, mais au vu des prouesses dont il était capable, il fallait tout de même un certain niveau. Je tapotais mes lèvres du bout de mon doigt en réfléchissant.
-Voyons voir... tu vas devoir semer le trouble dans l'équipe de serveur en jouant avec ton pouvoir de changement d'apparence...
Déclarais-je avec un air triomphant et satisfait. Pas de quoi mettre à mal leur service du soir, juste de quoi les déstabiliser. Cela me semblait convenir et promettait une situation des plus amusante.
Pour ma part je vais commencer doucement en choisissant Vérité, une fois que tu auras terminé ton action tu pourras me demander tout ce que tu veux.
Lui dis-je en prenant une petite moue faussement innocente, comme si j'avais des choses à cacher. Cela allé être plus ardu pour lui de me poser une vérité, mon amnésie limitant tout de même le choix des questions. C'était sans doute la première fois depuis mon réveil que j'étais soulager quelque part de cette perte de mémoire. Au moins, pas de question gênante sur mon passé. Mais la soirée ne faisait que commencer et s'annonçait riche en émotion.
La main de Valentin était serrée dans celle d’Everest et le Fondateur souriait bêtement. Il savait pertinemment que s’autoriser ce genre de proximité avec le Gardien de l'eau était stupide et dangereux, mais il avait choisi d’ignorer cette petite voix dans sa tête qui lui murmurait qu’il se trouvait en terrain glissant. Après tout, les termes de leur pacte étaient clairs : ils n’étaient plus des créatures magiques au devoir écrasant mais de simples hommes appréciant la compagnie l’un de l’autre.
Leurs verres entrechoqués, Everest porta à nouveau le liquide à ses lèvres et se délecta que la chaleur qui se répandait doucement en lui. Valentin plaisanta sur le fait qu’il devrait le kidnapper plus souvent – il s’agissait en réalité plutôt d’un abus sur personnes âgées étant donnée sa date de naissance mais il préféra ne pas lui rappeler qu’ils avaient environ 350 ans d’écart. Il but une nouvelle gorgée pour chasser cette pensée, et se reprit. « Attention, ma vengeance sera terrible. Et tu sais que je suis compétitif, alors mon kidnapping à moi sera pire ! »
L’heure était venue de passer à l’action. Normalement, Everest ne se serait jamais autorisé ce genre de petit jeu puéril ; mais pour faire rire Valentin, rien ne lui semblait hors-limite. Et son verre de scotch, déjà avalé, lui donnait un courage renouvelé. D’autant plus qu’une question personnelle lui brulait le bout des lèvres et qu’il mourrait d’envie de la poser à Valentin – ce qui ne serait possible qu’après avoir accompli sa mission. Le Fondateur jeta un œil au bar derrière lequel une serveuse et un barman s’activaient. En scrutant leurs auras, il remarqua une certaine attirance tacite entre les deux et su immédiatement ce qu’il allait faire. « Je reviens tout de suite. » Il lui fit un clin d’œil et, l’instant suivant, se transforma pour prendre l’apparence du barman, un grand blond tatoué au look hipster qui n’avait rien en commun avec Everest à part sa taille.
D’un coup de main discret, Everest précipita la chute d’une boite dans la réserve dont on apercevait l’entrée au bout du bar. Le barman s’y engouffra et Everest se glissa alors derrière le comptoir pour prendre sa place, prenant soin de verrouiller discrètement la porte de réserve en passant. Il s’approcha de la serveuse sans plus de cérémonie. « Écoute… Je ne peux pas taire mes sentiments plus longtemps, ça me rend fou. Je pense à toi tout le temps. Je voudrais nous donner une chance de voir si ça pourrait marcher, entre toi et moi. » Il n’avait pas eu à chercher ces phrases bien loin dans son esprit. Elles ressemblaient beaucoup à certaines des paroles qu’il aurait tant voulu pouvoir dire à Valentin. « Est-ce que tu me ferais l’honneur d’accepter un rendez-vous avec moi ce soir après notre service ? » Elle fronça les sourcils – visiblement, ce genre de déclarations n’était pas vraiment le style du barman – mais après quelques secondes d’hésitation, elle finit par accepter les avances avec un sourire flatté.
Everest se saisit alors des deux verres prêts à être servis. « Laisse, je m’en occupe ma belle, tu mérites une pause. » En s’éloignant, il usa de sa télékinésie pour déverrouiller la porte de la réserve, laissant le vrai barman reprendre sa place. Everest, pour sa part, se rassit face à Valentin et posa les verres devant eux. Ils les avaient bien mérités. « Mission accomplie ! » fanfaronna-t-il en reprenant son apparence normale, un sourire enfantin au coin des lèvres. Il trinqua à nouveau avec Valentin et gouta au cocktail qu’il avait subtilité – un dirty martini qui lui arracha une grimace, lui qui détestait les olives. Voilà qui lui apprendrait que le crime ne payait pas.
Derrière le bar, la serveuse s’était rapprochée du barman avec un air séduisant et lui demandait où il comptait l’emmener. Ne comprenant pas où elle voulait en venir, le barman lui répondit qu’ils pouvaient passer chercher un burger au McDo si elle insistait. La serveuse claqua son plateau sur un coin du bar et disparut dans l’arrière-cuisine, visiblement très énervée. Everest secoua la tête. « Pas doué, ce gars. Enfin bref, revenons à nos moutons… Il me semble que tu me dois une vérité. » Il fit mine de chercher, comme si sa curiosité ne crevait pas d’impatience de lui poser l’unique question qui lui torturait le cerveau depuis une semaine. « Ah, j’ai trouvé. Toi et Dastàn… Vous avez remis ça ? » Il prit une nouvelle gorgée de son cocktail, prenant l’air aussi détaché que possible. Personne n’ignorait la relation que les deux hommes avaient entretenu pendant leurs études à l’école de magie, et maintenant que Dastàn était de nouveau célibataire… peut-être avait-il su trouver les bras de son ex-petit ami pour se consoler.
Valentin Wilson
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Lun 15 Mar - 17:22
Si j'avais imaginer qu'un jour je me retrouverai dans ce genre de situation avec mon ancien directeur d'école et fondateur, jamais je n'y aurais cru. Mais ce soir, nous étions juste Everest et Valentin et il fallait croire que mon comparse avait bel et bien de l'humour. Je ne pu m'empêcher de rire lorsqu'il me menaça d'un kidnapping encore pire que le mien. Puis il s'en alla en prenant l'apparence d'un des serveurs. Se fut devant mes yeux ébahis que la scène invraisemblable se déroula. Je ne manquais pas une miette du spectacle que Everest était entrain de jouer. Il avait une telle aisance et une telle ingéniosité, s'en était brillant. Un peu tordu, mais brillant. Je me retenais de pouffer de rire, tant la situation était extraordinaire. Tout se passa relativement vite, mais se fut si fluide. Il revint alors tout triomphant avec deux verres à la main et une scène qui pris alors tout son sens derrière lui. J'en avais la bouche grande ouverte.
-Wouaw! Je suis impressionné! Effectivement, mission grandement accomplie!
Balbutiais-je en trinquant avec lui et goutant le breuvage de sa victoire. Il était décidément plein de ressources et de surprises. Mais je devais bien avouer que j'étais content qu'il est retrouver son apparence d'origine pour le plaisir de mes yeux. La soirée était de plus en plus décontractée, j'en était ravi et nous en étions plus à un verre comme promis au départ, mais à un deuxième sous l'initiative du fondateur. J'aimais le voir avec ce petit air victorieux et satisfait, il rayonnait. J'aimais le voir sourire, le voir détendu heureux et s'amuser. C'était précieux en ces périodes de troubles et d'âges sombres pour toutes notre communauté. Lui qui avait sans cesse de nouveaux soucis chaque jours. Puis vint sa récompense, le droit de me poser la question de son choix. Et quelle question! Mes yeux s'écarquillèrent et je faillit manquer d'avaler de travers tant je fus surpris. Ne m'attendant absolument pas à ce qu'il me pose ce genre de question si... intime?
Heu non non du tout! Pourquoi? Enfin je veux dire, Dastan m'a effectivement appris qu'on a été... enfin proche.. Mais non y a rien, ni de son coté ni du mien... On est juste amis, et tous les deux membres des gardiens, c'est tout.
Répondis-je du tact au tact, sans détour bien que troublé par cette question soudaine. Il est vrai que j'avais tout oublié de mon passé et j'ignorais même les moments que j'avais pu passer avec le gardien de la Nature. Mais depuis mon éveil, même avec le temps passer avec mon comparse gardien, je n'avais rien éprouvé d'autre que de l'amitié pour lui. Mes pensées et mes sentiments se dirigeaient bien malgré moi vers une toute autre personne... Et celle-ci était justement entrain de me faire face. C'était sans doute pour parce que cette idée ne m'avait même pas traversé l'esprit que j'en était d'autant plus surpris. Le rouge m'était monté un peu aux joues et je buvais une gorgée du cocktail de Everest pour me détendre à nouveau. Puis je le fixais droit dans les yeux, un petit sourire en coin.
Bon j'ai répondu honnêtement, à ton tour. Action ou vérité?
Je me demandais bien jusqu'ou tout cela allait nous conduire...
Le martini avait toujours aussi mauvais goût mais le liquide glissait entre les lèvres du Fondateur sans la moindre retenue. S’il devait passer la soirée à dévisager le beau Valentin Wilson sans pouvoir s’autoriser le moindre écart, il avait au moins mérité d’anesthésier ses pensées avec l’alcool. Un second verre rapidement avalé, qui fit bientôt place à un troisième, commandé à la va-vite au barman esseulé dont il avait emprunté l’apparence quelques minutes plus tôt.
Face à lui, Valentin semblait rayonner, parfaitement à l’aise dans son élément. Le Gardien de l’eau avait la jeunesse de son côté, après tout, et les soirées en tout genre n’avaient probablement pas de secret pour lui. Everest, lui, ne se souvenait pas de la dernière fois qu’il avait bu autrement qu’accoudé derrière son bureau, en se massant les tempes après une dure journée. Mais le grand brun faisait de son mieux pour ne pas laisser le moindre trouble transparaitre sur son visage alors que la chaleur de l’alcool se répandait dans son corps. Il retroussa les manches de sa chemise sur ses bras épais et défit le premier bouton de son col pour respirer, comme libéré d’un poids alors que ses responsabilités de Fondateurs ne lui semblaient plus qu’une vague arrière-pensée. Ce soir plus rien ne comptait – plus rien d’autre que les yeux de Valentin Wilson.
Il avala son nouveau verre en écoutant les commentaires de Valentin sur sa relation avec Dastàn, tentant de garder un air aussi neutre que possible. Pourtant, face à la gêne du jeune homme suite à cette question voyeuriste, Everest faisait de son mieux pour dissimuler un sourire ravi et ô combien soulagé : non, Dastàn et Valentin ne s’étaient pas remis ensemble. « Tant mieux ! » répondit-il du tac au tac avant de pouvoir retenir ses propres mots. Réalisant ce qu’il venait de dire, il avala une nouvelle gorgée pour se donner le temps de formuler une bonne excuse. « Je veux dire, je me souviens très bien de la manière dont il t’a traité à la fin de votre relation, à l’époque. Tu mérites mieux que ça. » La justification était piteuse, mais il espérait qu’elle suffirait à expliquer sa réaction initiale… Bon sang, il avait besoin d’un nouveau verre. Il fit à nouveau signe au barman d’approcher, et cette fois-ci de leur laisser la bouteille.
Heureusement, une distraction se présenta avec une nouvelle manche du jeu de Valentin. C’était à nouveau son tour de choisir. « Vérité pour moi, cette fois-ci. Surprends-moi. » Il haussa les épaules avec un air de défi sur le visage, se demandant quel secret Valentin allait bien pouvoir réussir à lui arracher alors que sa vie était la plupart du temps d’une monotonie profonde. « Mais toi aussi tu dois choisir, n’oublie pas… Action ou vérité ? »
Dernière édition par Everest Coben le Lun 22 Mar - 15:50, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Sam 20 Mar - 22:04
L'alcool commençait doucement à réchauffer mon esprit et mon corps. J'étais peu à peu désinhibé en buvant les verres que me servait Everest. Je déglutis et mon regard fut happé lorsque ce dernier retroussa ses manches et déboutonna un peu sa chemise. Chaque parcelle de peau qu'il découvrait faisait monter en moi de dangereuses pulsions. Mais je gardais mon contrôle et tentais de ne rien laissé paraître. Moi aussi je commençais à avoir chaud, mais je n'avais pas de bouton à ouvrir pour ma part. Si je retirais mon haut, je dévoilais mon torse, ce qui ne se faisait pas en public. Je le regardais boire alors que je parlais, voyant une goutte perler au coin de ses lèvres. Mon esprit se troublait de plus en plus et pas uniquement à cause de l'alcool. Puis l'esclaffement du fondateur qui me surpris, mes yeux devinrent ronds. J'avais bien entendu un soulagement du au fait que je ne sois pas avec Dastan? Mais pourquoi s'en soucierait-il? Puis surtout, pourquoi cela le soulagerait? Non je devais me faire des idées. Mais plus la soirée avançait, plus j'avais le sentiment que tout devenait de plus en plus ambiguë. Peut être que c'est moi qui faisait trop de projection? Trop d'espoir pour quelque chose qui était tout simplement inimaginable? Mais Everest donna tout de suite une explication. Oui comme toujours j'avais imaginer trop vite. Mais son visage avait tout de même l'air gêné...
Ah euh d'accord... Comme tu dois t'en douter je n'en ai pas le moindre souvenir mais bon... C'est gentil de t'en inquiété en tout cas...
Répondis-je alors que je devais être plus rouge qu'un néon d'Amsterdam. Puis je bus cul sec le reste de mon verre. J'avais besoin d'un peu de folie liquide pour passer outre cette réaction. Le directeur de l'école de magie choisissait vérité. Il y avait tant de question qui me brûlaient les lèvres. Ces questions muettes, celles qui restent silencieuses parce qu'au fond, on a tout simplement peur de la réponse. Ces questions qui font tout basculer, rendent possible les miracles comme anéantissent les espoirs. Comment trouver le courage de le lui demander. Parce que tout risquait de voler en éclat. Allais-je devoir sauter dans le vide en lui murmurant cette question qui me brûlait les lèvres. Je me mordillais sans m'en rendre compte la lèvre inférieur en faisant mine de réfléchir. Parce que ça tournais dans ma tête, tel un manège maudit qui entraînait avec lui mon coeur. Puis je plongeais mon regard dans le sien, d'une voix tremblante et hésitante, je me lançais,
Everest... Que... Que ferais-tu si... Tu tombais amoureux?
Allais-je sérieusement aborder ce sujet là avec lui? Oui parce que j'avais bu, parce que j'en mourrait d'envie, parce que je ne pouvais plus tenir. Je voulais savoir, j'avais besoin de savoir. Raviver la flamme ou la laisser mourir à tout jamais. J'attrapais la bouteille que le barman venait de déposer et je bus une grande gorgée au goulot.
Et moi je choisis Action!
déclarais-je sur un ton un peu plus jovial, boosté par la grande gorgée que je venais de prendre. Mais je sentais bien que l'ivresse montait encore d'un cran. Il allait falloir que je m'arrête si je ne voulais pas transformer cette soirée en drame. Mais mon corps tout entier devenait peu à peu comme un brasier dont l'étincelle se trouvait en face de moi...
Valentin avait de toute évidence autant besoin de courage liquide qu’Everest, à en voir la grande gorgée d’alcool qu’il venait d’avaler à même la bouteille. Everest lâcha un petit rire devant son trouble ; ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de voir le Gardien dans cet état. La question du jeune homme lui fit pourtant l’effet d’une douche froide. Comment aurait-il pu s’attendre à ce que Valentin soit capable de le toucher en plein cœur avec une série des mots si innocents ? Il se donnait tant de mal pour passer outre ses sentiments, pour oublier par tous les moyens ce qu’il ressentait à son égard – et voilà que le sorcier pressait du citron sur la plaie béante de cet amour interdit.
Le visage d’Everest se décomposa. Il pensa à fuir, disparaitre dans une nuée d’orbes lumineuses pour ne pas avoir à lui répondre, mais cela aurait rendu son comportement encore plus suspect. Alors il n’avait pas le choix : il devait soutenir le regard de Valentin et maquiller une vérité honteuse et inavouable. « Je n’ai pas le droit à l’amour. » Il avala un trait de scotch, les sourcils froncés ; ce constat lui semblait bien douloureux maintenant qu’il l’avait prononcé à haute voix. « Pourtant, crois-moi, ce n’est pas l’envie qui m’en manque. » Valentin était juste là, devant lui. Tout son corps lui hurlait de se lever et le prendre dans ses bras pour le sentir tout contre lui. Et l’embrasser.
Mais ce n’était qu’un fantasme stupide auquel il ne pouvait se résoudre. Il secoua la tête, l’air vaincu. « Ça me bouffe de l’intérieur, tu sais ? Ce putain de Devoir Divin, qui nous impose le célibat, qui nous empêche de fréquenter les créatures magiques que nous sommes censés protéger… » Il haussa les épaules et cogna son verre contre la table au point d’en renverser une partie. Il ressentait tellement de colère envers ces préceptes archaïques qui l’empêcheraient toute son éternelle vie d’être heureux. « Je ne sais pas qui a écrit ces règles débiles, mais c’est des foutaises tout ça… Des foutaises que je dois respecter à la lettre, car c’est la loi des Cieux. Même quand… » Quand, et pas si. L’alcool déliait la langue d’Everest et lui faisait commettre des erreurs. Il était trop tard pour en revenir à l'emploi d'un hypothétique conditionnel. « Même quand j’ai des sentiments pour quelqu’un. Même quand ça me tue de l’intérieur et que j’en viens à rêver d’être quelqu’un d’autre, n’importe qui d’autre, pour ne plus avoir à suivre ces lois débiles. »
L’ivresse, la colère, les sentiments meurtris ; tout tournait autour de lui et lui donnait l’impression d’étouffer. Everest se leva brusquement. L’alcool rendait ses mouvements plus brutaux qu’il ne l’aurait voulu et il renversa sa chaise en arrière. Il avait besoin d’air, ou de taper dans un mur. Les deux, surement. Ce qu’il savait surtout, c’est qu’en cet instant précis, soutenir le regard de l’homme qu’il aimait en secret lui était devenu insupportable. Les yeux fuyants, il marmonna « J’reviens », attrapa discrètement la bouteille, et se dirigea dans la petite cour à l’arrière du bar, là où personne ne viendrait le déranger. Il s’adossa au mur de briques et prit une longue inspiration pour se calmer dans l’air frais de la nuit. Ses pensées vagabondèrent vers tous les Fondateurs qui s’étaient dressés avant lui pendant des millénaires. Des hommes droits, plein d’honneur, à qui il avait sans cesse l’impression de faire honte. Il leva la bouteille vers la lune, fixant le ciel avec un air résigné. « A vos putains de règles à la con. » Goulot contre les lèvres, il avala une nouvelle gorgée.
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Mar 23 Mar - 21:14
La soirée avait pris une tournure que jamais je n'aurai pu prévoir. Si à la base c'était mon idée de prendre un verre avec Everest, jamais je n'aurais imaginé que l'on se plongerait dans ce jeu qui nous emporterait toujours plus loin. Nous étions pris dans un tourbillon que plus rien ne pouvait arrêter. Je le regardais, ne pouvant faire que ça. Parce que jamais je ne pourrais avoir le courage de plus. Mon coeur se stoppa, mon ventre se serra, mon sang se glaça alors qu'il prononçait ces terribles mots. Pas le droit à l'amour. En une minuscule phrase, il venait de balayer d'un seul coup tout un flot de sentiments forts et puissants qui m'animaient. C'était comme mourir une seconde fois, sans la possibilité d'une renaissance cette fois-ci. Je ne su que dire, quoi répondre. Je restais là, muet, les yeux figeaient sur lui, comme pétrifier par l'annonce. Tandis qu'il poursuivait et que mes oreilles absorbaient ces paroles tel du verre pilé. Comment avais-je pu imaginer un seul instant qu'il aurait suffit de dire que nous n'étions plus le Fondateur ou le Gardien pour que cela devienne réel? Son statut, sa nature même rendait tout impossible, faisant voler en éclat le moindre espoir que je pouvais encore nourrir, brisant la dernière illusion. Une douleur sourde alors que j'avais la sensation de devenir de glace pour ne pas exploser.
Exploser comme lui. Je le voyais, je le sentais, il s'emportait peu à peu, les mots glissant au delà de sa raison et me percutant toujours plus sans que je ne puisse réagir. Un premier sursaut quand il cognat le verre contre la table, un deuxième quand la chaise tomba sur le sol. Alors que les mots qu'il avait dit m'empêchaient de bouger. Des aveux? Est-ce que c'était des aveux? toute la soirée je pensais avoir mal compris, est-ce que c'était encore le cas? Je ne pouvais y croire alors qu'il partait de la pièce. Je restais seul, assis, observant le liquide couler à terre comme mes émotions. Tout était devenu silencieux, les gens digéraient ce qui venaient de se passer et pourtant... Ils ignoraient que dans quelques secondes, ils allaient fuir à toutes jambes. Parce qu'un Gardien, un jeune gardien aux émotions délirantes... Les gouttes d'eau de la table se mirent en lévitation se rassemblant et voletant autour de moi. Mes yeux commencèrent à s'illuminer... Les bouteilles se mirent à trembler et lorsque je me levais d'un coup, toutes les bouteilles derrière le bar, dessus, mais aussi sur les tables et les dans les verres... Tout explosa, libérant les litres de fluide qui tournoyèrent dans les airs et qui se mirent comme en orbite autour de moi, comme un halot liquide aux milles couleurs d'alcool. Tout le monde partit et quitta l'endroit pris de panique. Mais le sol se mit à trembler, les murs, le plafond et tout explosa, les robinets, la tuyauterie et l'eau en grande abondance tournoya alors que je marchais dans la pièce, me dirigeant vers la fuite de Everest. Tou bouillonnait en moi, j'étais comme dans un état second, ampli de tellement de sentiment si fort et contradictoire qui s'emparaient de moi, telle une marionnette. Je poussais la porte et je sortie, à ma suite, une vague de toute l'eau qui m'avait suivit, comme un tsunami dans cette petite cours, se répandit alors sur le sol.
Il était là et sa seul présence, sa seule vue m'apaisait. Sa bouteille se brisa et l'eau s'échappa pour rejoindre le reste de ces écumes sur le bitume. Alors que je marchais vers lui, trempé mais sans que ça n'est la moindre importance. J'arrivais à sa hauteur et alors enfin mes yeux d'un bleu lumineux reprirent leur teinte d'origine. Ma main délicatement se posa sur sa joue, un petit sourire vint sur le coin de mes lèvres alors que je lui murmurais,
-J'avais dit action...
Puis de cette main je tirais son visage à moi, mon autre main venant agripper le col de sa chemise pour amplifier le mouvement et d'un seul coup, d'un seul... Je collais mes lèvres aux siennes. C'était doux, c'était chaud, c'était divin. Une explosion sans nom dans tout mon être, dans chacune de mes cellules. J'oubliais tout, le monde, l'univers, les règles, les lois,... Seul lui, seul nous comptait. Alors que l'eau à sol s'était évaporé d'un seul coup pour nous baigner dans une brume cotonneuse et protectrice. Offrant une atmosphère tout particulière à cette scène déjà incroyable. Mon corps se serré contre le sien, comme si j'avais peur qu'il disparaisse, que tout ceci ne soit qu'un mirage de plus... Je ne voulais plus lâcher ses lèvres, plus jamais. Je voulais mourir au bout de celles-ci.
L’air frais soufflait contre le visage d’Everest alors qu’il pouvait sentir l’ivresse monter en lui. Bientôt, il lui faudrait regagner sa place dans le bar et prétendre que tout allait bien – que tout irait bien. Pire, il lui faudrait regarder Valentin droit dans les yeux et lui assurer qu’il n’y avait entre eux que la plus platonique des amitiés. C’était son devoir, pas vrai ? C’était ce que les écrits anciens attendaient de lui.
Il y eut soudain un bruit d’explosion à l’intérieur du bar et Everest se retourna juste à temps pour éviter une immense vague qui s'échappait de la porte arrière. « Qu’est-ce que… » Sa bouteille de scotch éclata sous ses doigts, interrompant ses paroles. Il regarda l’alcool léviter et rejoindre le tsunami causé par un Valentin trempé aux yeux de glace qui se dirigeait tout droit vers lui. Son cœur se serra en le voyant s’approcher – son ancien étudiant était tout simplement beau à en couper le souffle, enveloppé dans cette aura bleuté, si puissant, si sûr de lui. Il sentit les mains du jeune homme s’accrocher à son col de chemise et il ne le repoussa pas. Et leurs lèvres se rencontrèrent enfin.
C’était comme si toute l’ombre se dissipait soudain autour du Fondateur. Enveloppé dans la douceur de la brume cotonneuse de Valentin, il serra ses bras autour de lui et lui rendit son baiser avec passion. Le sorcier ancré tout contre lui, ils décollèrent, flottant sous les étoiles dans une valse invisible dirigée par la lévitation du Fondateur. Il aurait voulu que jamais leur baiser ne s’arrête, mais il voulait capturer le visage de Valentin dans sa mémoire pour pouvoir revivre cet instant jusqu’à la fin de ses jours. Il caressa doucement son visage éclairé par la lune et lui sourit bêtement, le cœur cognant à lui en faire éclater la poitrine.
« T’as l’air d’avoir causé un sacré bordel en bas. Pas que je m’en plaigne si ça t’a mené jusqu’à moi. » Il ne put s’empêcher de rire, ivre de joie autant que d’alcool. Les étoiles dansaient autour d’eux et Valentin était là, serré contre lui. « Action : embrasse-moi encore. » Sans attendre sa réponse, le vaillant Fondateur repartit à l’assaut de ses lèvres pendant de longues minutes. Quand vint le moment de reprendre son souffle, il glissa sa tête par-dessus celle du Gardien et lui caressa tendrement le bas du dos. « Et pour t’épargner une relance, je choisis la vérité. La voici : je ne veux plus cacher mes sentiments pour toi, Valentin Wilson. Depuis que tu es revenu, je ne pense plus qu’à toi tout le temps. Malgré les lois ancestrales du monde magique, malgré mon devoir et mes responsabilités. Tout me ramène toujours à toi, et à ce que je ressens pour toi. »
Il se plongea dans les grands yeux de celui qu’il aimait, la passion qui brûlait au creux de son être changeant le moindre de ses doutes en une féroce détermination. « Je veux braver les interdits à tes côtés. Je veux écrire de nouvelles règles, plus tolérantes, plus justes. Je ne peux pas continuer à vivre en cachant celui que je veux vraiment. »
Valentin Wilson
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Sujet: Re: Un pas de côté [pv Everest] Mar 30 Mar - 8:29
Depuis que j'étais ressuscité ma vie avait été des plus compliqué. Complètement perdu, sans famille et sans mémoire, pour au final apprendre que j'étais un Gardien. Si j'avais pu traverser tout cela sans perdre complètement pied, c'était grâce à Everest qui m'avait aidé et soutenu. Plus que de la reconnaissance et de la gratitude, les sentiments qui étaient nés à son égard avaient une force que je ne pouvais moi-même appréhender. Mes pensées et mon coeur convergeaient sans cesse vers lui, comme le chant des sirènes qui obnubilait les marins. J'avais appris à le connaître en tant que Directeur, que Fondateur mais aussi en tant qu'homme et j'aimais chacune des facettes que j'avais pu voir de lui. Je me moquais des règles millénaires désuètes qui n'avaient pour moi aucun sens. Seul comptait Everest. Plus rien d'autre n'avait d'importance, ni ses responsabilités, ni les miennes.
Ce baiser qui se prolongeait alors que nos corps se mirent en lévitation au dessus de la brume. Bien trop occupé à sentir son corps contre le mien, ses bras saillants m'enlacer et sa bouche goûter la mienne, je ne me rendais plus compte que j'avais littéralement quitté la terre ferme. Je voulais pouvoir figer le temps à tout jamais pour qu'il ne reste que nous ainsi, serré l'un contre l'autre. Nos lèvres se séparèrent et je voyais son magnifique sourire, son rire chantant à mes oreilles quand il mentionna le bordel que j'avais mis dans le bar. Mes sentiments avaient été si intenses que j'en avais perdu le contrôle un bref instant. De quoi cependant ravager le lieu. Je fis une petite moue mi coupable, mi innocente en levant les yeux au ciel. Présentement je pourrai mettre le monde entier dans cet état pourvu que je puisse être avec lui. Puis il réclama encore des baisers, et sans opposer la moindre résistance, nos lèvres partirent à nouveau dans une danse nuptiale et s'unirent.
Mon coeur cognait, j'avais des papillons dans le ventre, mes jambes étaient comme du coton. Je répondais à ses baisers par d'autres, comme un affamé. Mes mains venant entourer son cou solide. J'étais bien, pour la première fois je ne ressentais plus ce vide en moi. Puis il m'enlaça, caressant mon dos, un frisson agréable me parcourut alors que moi aussi je l'enlaçais comme pour espérer que jamais il ne disparaisse. Il m'avouait alors ses sentiments, j'avais l'impression de vivre un rêve éveillé. Est-ce que c'était possible? Moi qui avait espéré sans trop y croire tout ce temps. Puis je me perdis dans ses grands yeux, ma main vint caresser sa joue alors qu'il me faisait part de son envie de cesser de se cacher et de vivre selon les anciennes règles,
- On changera tout ça ensemble Everest... tu peux compter sur moi pour rester à tes cotés et t'aider quoiqu'il puisse m'en coûter.
Moi aussi je ne voulais plus me cacher. Ces règles n'étaient pas les miennes et personne ne pourrait nous forcer. Je ne voulais qu'une chose, être avec lui comme en cet instant. Tant pis pour les obstacles qui pourraient survenir, je me sentais capable de tout enduré pour ces yeux magnifiques dans lesquels je me perdais. Je souris et vint déposer un doux baisé sur ses lèvres alors que par la force de mon esprit j'évaporais et dissipais l'eau et les ravages que j'avais provoqué.
Je t'aime Everest Coben, depuis le premier jour et ça... aucune règle ni aucune loi ne pourra le changer.
Des sirènes se firent entendre au loin. Le carnage n'allait pas tarder à attirer du monde. Alors je posais mon regard sur Everest, sans retirer l'étreinte de mes bras autour de lui.
Je crois qu'on ferait mieux de filer... Qu'en penses-tu?
Une fois de plus, comme dans cette chambre d'hôtel où nous nous étions retrouvé, il allait falloir disparaître à cause de mes bêtises. Mais aujourd'hui une chose avait changé, je savais que je n'étais plus seul. Non seulement il y avait les Gardiens, mais surtout... Il y avait Everest.
Alors qu’ils virevoltaient dans la nuit, Everest se perdit dans la contemplation d’une image parfaite : le visage de Valentin, éclairé par la lune et les étoiles, les lumières de Seattle en arrière-plan. Il se sentit fondre – il ne se souvenait pas la dernière fois qu’il s’était senti aussi léger, ou qu’il avait été aussi heureux. Leur valse dans les étoiles se poursuivit pendant plusieurs minutes au cours desquelles Everest pressa le corps de Valentin au plus près du sien. Le moment était tout simplement magique et il aurait voulu qu’il ne s’arrête jamais.
Au loin, des sirènes le tirèrent de sa rêverie. Il pouffa de rire aux paroles de Valentin et haussa les épaules. Ils avaient tous deux affronté bien plus que quelques verres cassés. « Ne t’inquiète pas pour le bar. Je demanderai à certains de mes étudiants de s’entrainer à pratiquer la formule de réparation dessus. L’endroit sera comme neuf en un rien de temps, ça leur fera de l’entrainement. » Ça n’était pas pour ainsi dire très éthique, mais ça ne brisait techniquement pas la loi magique : il ne s’agissait pas d’user de ses pouvoirs à des fins personnelles puisque c’était un moyen d’entrainement pour les plus jeunes.
Le Fondateur sourit à cette pensée, qui l’amena à repenser aux écrits anciens. Valentin avait raison, ils devaient partir ; mais Everest voulait lui dire tout ce qu’il avait sur le cœur avant que ce moment magique ne se termine. Il planta ses grands yeux bleus dans les siens et lui caressa les cheveux avec tendresse. « L’amour est une force, pas une faiblesse. Il nous aide à trouver la force de se battre pour toutes les personnes qui comptent à nos yeux. » Il vola un baiser rapide à l’homme qu’il aimait, et reprit. « On devrait célébrer l’Amour, pas le réprimer. Tu m’as ouvert les yeux, Valentin. Et pour ça… Je t’en serai éternellement reconnaissant. » Le monde magique était en train de changer et les règles devaient évoluer pour le refléter, Everest en était désormais convaincu. En tant Fondateur Suprême et leader du Conseil Blanc, il était de sa responsabilité de s’en assurer. « Je réécrirai les lois des Fondateurs pour les rendre plus justes. Plus… humaines. Grâce à toi. »
Everest les fit virevolter une dernière fois dans les lumières de la nuit. Il nota à quel point il était chanceux d’avoir trouvé Valentin, de l’avoir à ses côtés. Pour lui, il était prêt à tout. Il releva délicatement le menton du jeune homme. « On vivra notre histoire au grand jour, je te le promets. Tu n’es pas là de te débarrasser de moi, Valentin Wilson. » Le Fondateur se pencha en avant pour l’embrasser à nouveau, y glissant toute la force de ses sentiments. « Je t’aime » lui murmura-t-il enfin, avant de les faire disparaitre dans une nuée d’orbes bleutés.
Il ne savait pas de quoi l’avenir serait fait dans ce monde ravagé par les forces du Mal, mais il savait que ni lui ni Valentin ne cesseraient jamais de se battre pour autant, aux côtés l’un de l’autre. Jusqu’au bout, ce serait Valentin et Everest contre le monde.
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Les gardiens étaient de retour, et Valentin était l’un deux. En apprenant ces dix petits mots, Everest avait eu l’impression de perdre pied. Lui, le Fondateur Suprême, le leader du Conseil Blanc ; lui qui passait ses journées à calculer, à établir des stratégies, à bouger des pions sur un échiquier de la taille du monde magique – lui, Everest Coben à l’égo surdimensionné, qui n’avait rien vu venir. C’était une belle leçon d’humilité pour le tri-centenaire qui pensait que plus rien ne pouvait le surprendre : juste sous son nez, la magie avait repris ses droits les plus stricts et transformé deux de ses anciens étudiants en créatures de légende. Et même s’il l’avait voulu, il n’y avait rien qu’il aurait pu faire pour changer ça. Comme si sa relation avec Valentin n’était déjà pas assez compliquée, depuis que le jeune homme avait emménagé dans ses quartiers privés à l’école de magie. Valentin, envers qui il… 
Valentin avait de toute évidence autant besoin de courage liquide qu’Everest, à en voir la grande gorgée d’alcool qu’il venait d’avaler à même la bouteille. Everest lâcha un petit rire devant son trouble ; ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de voir le Gardien dans cet état. La question du jeune homme lui fit pourtant l’effet d’une douche froide. Comment aurait-il pu s’attendre à ce que Valentin soit capable de le toucher en plein cœur avec une série des mots si innocents ? Il se donnait tant de mal pour passer outre ses sentiments, pour oublier par tous les moyens ce qu’il ressentait à son égard – et voilà que le sorcier pressait du citron sur la plaie béante de cet amour interdit.
Alors qu’ils virevoltaient dans la nuit, Everest se perdit dans la contemplation d’une image parfaite : le visage de Valentin, éclairé par la lune et les étoiles, les lumières de Seattle en arrière-plan. Il se sentit fondre – il ne se souvenait pas la dernière fois qu’il s’était senti aussi léger, ou qu’il avait été aussi heureux. Leur valse dans les étoiles se poursuivit pendant plusieurs minutes au cours desquelles Everest pressa le corps de Valentin au plus près du sien. Le moment était tout simplement magique et il aurait voulu qu’il ne s’arrête jamais.![Un pas de côté [pv Everest] 996999604](/users/4115/42/02/48/smiles/996999604.gif)